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Tariq Ramadan: « Spiritualité, engagement à la guérison et psychologie positive »

Tariq Ramadan: « Spiritualité, engagement à la guérison et psychologie positive »

Le Sida reste un fléau universel et après cet information, la prise de conscience grandit qu'il faudrait une action globale. La collaboration avec d'autres ONGs est plus que nécessaire. L'aspect de sensibilisation persiste car trop souvent les gens pensent ne pas être concernés et là est le danger. Prof. Tariq Ramadan en témoigne,

Quelle attitude un musulman atteint du Sida doit-il adopter face à cette épreuve, sachant que c’est souvent un choc psychologique lorsqu’il apprend qu’il est atteint de cette maladie ?

Tariq Ramadan: "A partir du moment où l’on est atteint par la maladie, il est important de ne pas alimenter la culpabilisation. Il y a mille causes qui peuvent être à la source de la contamination. Il faut faire un travail sur soi, spirituellement, pour finalement comprendre en quoi la maladie peut aider à une espèce d’introspection. Toutes les maladies nous aident un peu à revenir à nous-même, donc spirituellement c’est le retour sur soi. Chercher à guérir, c'est-à-dire faire ce que les médecins vont nous dire pour essayer de guérir. C’est une recommandation importante à suivre. La troisième dimension est de ne pas s’isoler, de ne pas se replier sur soi, de garder une vie sociale, de rester déterminé. Beaucoup des éléments qui permettent de guérir de la maladie relèvent également de la psychologie. Spiritualité, engagement à la guérison et psychologie."

Est-ce important que le malade signale à son entourage qu’il est atteint du Sida ou vaut-il mieux le garder en secret ?

Tariq Ramadan: "Cela dépend avec qui. De toute façon, le mieux est de jouer la transparence, en tout cas avec les siens, dans sa famille. Il faut dire à la famille qu’on n’entretient pas la culpabilisation des malades. Nous ne sommes pas les juges des causes, mais nous accompagnons le malade. Il faut donc beaucoup éduquer les gens dans leur famille. Après, c’est à la personne de gérer l’information. Les proches, il faut qu’ils le sachent. Aujourd’hui il y a un tel fossé entre les perceptions et les gens qui sont atteints du Sida, que beaucoup se sentent en permanence jugés, marginalisés. Il faut lutter contre cela."

De nombreux musulmans pensent ne pas être concernés par ce problème. Est-ce que des témoignages, de vive voix seraient utiles ? Ou la sortie d’un livre ? Quelles actions les musulmans pourraient-ils mener, je veux parler de ceux qui ne sont pas directement en contact avec des personnes atteintes du Sida ?

Tariq Ramadan: "Des campagnes d’informations sont importantes, au niveau local et national, tel que la conférence de ce soir. Bien évidemment les témoignages sont importants. On doit prendre conscience de la réalité, il n’y a personne, aucune communauté religieuse, aucune communauté culturelle, aucune société, qui est épargnée par cette maladie. A partir d’un certain moment il faut regarder les choses en face. Même si à la limite, les musulmans ne seraient pas atteints, les être humains sont touchés. Nous sommes au service de tous. Il faut vraiment accomplir un travail d’information, d’éducation et de transmission des réalités de la souffrance. Une de mes anciennes élèves était atteinte par le Sida, dû à une transfusion sanguine. Elle en a écrit un livre, « Vivre avec », juste avant de partir. Elle était jeune, mère de 2 enfants, elle avait 34 ans. A un certain moment on remarque que personne n’est réellement protégé."

Quelles responsabilités les musulmans peuvent-ils prendre afin d’aider les orphelins en Europe dont les parents sont décédés du Sida ?

Tariq Ramadan: "Il faut la prise en charge de tous les orphelins, par le parrainage, par la prise en charge, pouvoir même les accueillir. Il le faut absolument, car ils sont doublement victimes."

Il y a donc un manque de structure.

Tariq Ramadan:"Oui, mais toute la question du Sida dans la conscience musulmane manque d’engagement, de conscience et de structure."

[Cette interview était fait en janvier 2008]