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Immigration: parole aux femmes africaines

Immigration: parole aux femmes africaines

Immigration. Le thème était au centre des discussions, samedi, à la Maison des Cultures, dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean, devant un public qui ne s’est pas seulement contenté d’écouter. Dans le menu de cette journée, une place de choix a été également réservée aux anciens succès de la Rumba congolaise des années 60, 70 et 80 et à Samira Adamo, jeune femme immigrée de la Sierra Léone morte au moment de son expulsion à Zaventem. Compte rendu d’une journée qui restera gravée dans les mémoires.

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« L’Union africaine s’enorgueillit d’être au tout premier rang des organisations internationales à identifier en la femme un agent de développement incontournable ». C’est en ces termes que le délégué du Représentant permanent de l’ambassadeur de l’UA, M. Mahamet Saleh Annadif, a salué le colloque qui s’est tenu amedi, 13 décembre, dans la Maison des Cultures dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean.

Des représentants des associations féminines, membres du Centre d’Etude et de Mémoire des Migrations Subsaharienne, Cémis, ont expliqué sous divers angles leurs concepts du phénomène migratoire subsaharien en Belgique.

« Avant les années septante les associations immigrées avaient comme objectif [essentiellement] de préserver les traditions, l’identité commune de leurs membres », affirme Marcelline Madoki. Cette approche a évolué avec les temps. Selon l’oratrice, les années 70 seront celles de luttes pour le changement politique tandis que des revendications d’ordre plus professionnel vont apparaître au sein de cette communauté dans les années 80. Les décennies 90, seront connues à leur tour comme celles du foisonnement des associations africaines de tout genre.

Une des caractéristiques marquantes de ces premières structures migrantes africaines, c’est l’absence de visibilité. Surtout dans le chef de la femme, fait observer Louise Ngandu. Un autre intervenant attribue cette absence de visibilité, cette fois, homme et femme issus de l’immigration confondus, au mode opératoire de la politique belge. Une politique fondée essentiellement, selon cet intervenant, sur le clivage communautaire francophones - néerlandophones qui laisse peu de chance de voir les immigrés s’exprimer.

Bolia Césarienne, Mémoire vive Congo Afrique asbl, s’est focalisée quant à elle sur « la nécessité de relever le niveau général de tout un chacun de nous » [Africain] en vue d’une meilleure intégration dans une société occidentale qui se veut beaucoup plus exigeante. Mme Bolia a aussi dénoncé ce qu’elle estime être une « tendance propre aux femmes africaines ». Tendance qui consiste à ne pas vouloir se fédérer pour créer des synergies.

Se fédérer pour créer des synergies

L’intermède musical, plus ou moins 30 minutes, sera consacré à des anciens succès des années 60-70. Des morceaux magistralement interprétés par le groupe « African Nostalgie » auxquels le public n’a pu résister.

Les discussions reprennent après une petite dégustation offerte par les organisateurs. Un documentaire de la télévision sénégalaise, « Le cri de la mer », est ensuite projeté en avant première. Le récit choque, manifestement. L’ampleur des risques qu’encourent ces jeunes africains déterminés à rejoindre à tout prix l’Europe, synonyme d’eldorado pour eux, rebute. Le débat qui s’ensuit est empreint de nervosité et de révolte. Dans la salle, des voix s’élèvent pour fustiger notamment le concept de « l’Aide au Développement » supposé être, pour le public, à l’origine de malheurs de ces jeunes africains. Mais très subtilement, Catherine Noyer de la Télévision suisse romande et Mme Olga Baillif, réalisatrice de « Réflets Sud », RTBF qui ont participé à la présentation de ce film, éviteront que le débat ne se transforme en une discussion violente.

Hommage est rendu par la suite à Samira Adamo, cette jeune femme de Sierra Léone qui a trouvé la mort lors d’une expulsion menée sans ménagement par la police à l’aéroport de Zaventem, il y a un peu plus d’une décennie. Un poème ponctué aux sons de djembé lui sera consacré.

Sur la longue liste des intervenants de ce colloque, on retiendra également le nom de la ministre de la Culture et de l’Audiovisuelle de la Communauté française, Mme Fadila Laanan ; celui de Mme Kadi Han, Ecrivaine et dramaturge qui a expliqué « Rôle et position des femmes africaines subsahariennes dans les rapports Hommes-Femmes » ainsi que celui de Mme Aimée Tshiyemba de l’Abl Emecoj.

Les organisateurs s’attendaient à réunir beaucoup plus de monde, compte tenu du nombre de places réservées. Il y a eu environ une cinquantaine de participants sur les 130 prévus. En cause, sans doute, la météo peu clémente ce samedi-là : plus ou moins 0° Celsius.

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