La « politique unique » de l' Union Européenne n’a pas de légitimité
La « politique unique » de l' Union Européenne n’a pas de légitimité
Indépendance des Chercheurs10 juni 2009 – 08:37
A en croire les médias français, Nicolas Sarkozy et l'UMP auraient obtenu une « victoire » aux élections européennes de dimanche dernier. Il en serait de même, globalement, de la « droite » dans l'ensemble de l'Union Européenne. Une telle « réussite », nous dit-on à l'approche du Conseil des Ministres du 10 juin, serait de nature à justifier la poursuite autoritaire de la prétendue « construction européenne », la casse des services publics et des acquis sociaux... Mais les choses ne sont pas aussi simples. En réalité, l'abstention et les votes blancs ou nuls dépassent ensemble 61%. De ce fait, les listes de l'UMP et de la « gauche » de la « politique unique » à qui la « droite » emprunte depuis 2007 ministres, conseillers, voix de parlementaires... totalisent ensemble moins d'un cinquième du nombre total des électeurs inscrits. On constate la même tendance globalement à l'échelle de l'Union Européenne.
De quelle légitimité peuvent se parer Nicolas Sarkozy et son gouvernement pour imposer de manière autoritaire des mesures telles que le démantèlement du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et des autres organismes publics de recherche, la privatisation des universités et de l'éducation nationale, la démolition du service public de la Santé... ?
La propagande médiatique des deux derniers jours contraste avec les réalités, pour peu qu'on examine ces dernières de près. Ce n'est pas sûr que le champagne coulera très abondamment au prochain dîner du Siècle, malgré les efforts des médias pour faire croire que « tout s'est bien passé » dimanche.
Car en réalité, les électeurs ont administré un désaveu cinglant à la « politique unique » que nous subissons depuis 1984 agrémentée avec des « alternances » de pure façade. C'est ainsi que cette fois-ci l'UMP et le Parti Socialiste (PS) réunis totalisent un peu plus de sept millions et demi de voix, dépassant à peine 17% du nombre total des électeurs inscrits. Quant au Modem, il atteint à peine 3.3% des inscrits.
En 2004, l'UMP, l'UDF et le PS avaient ensemble totalisé un peu moins de neuf millions de voix (23,78% des inscrits). Ce qui était déjà un faible résultat pour la « politique unique », dans un contexte d'abstention croissante (57,24% plus 1.41% de votes blancs ou nuls, soit un total de 58.65% en 2004).
Ajoutons qu'en ce qui concerne le CNRS et l'ensemble de la recherche publique, l'éducation et l'enseignement supérieur, ou la Santé, la direction du PS avait dû se livrer à un véritable équilibrisme des déclarations pour tenter de conserver son électorat alors qu'elle soutient le Traité de Lisbonne.
La montée de l'abstention et le discrédit de la « politique unique » ont d'ailleurs été généraux dans l'ensemble de l'Union Européenne.
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Suit notre article du 9 juin :
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{{UMP, où est ta victoire ?}}
Le 9 juin, alors que la Coordination Nationale des Laboratoires en Lutte (CNLL) s'est réunie à Paris, les médias continuaient à parler d'une « victoire de l'UMP » aux élections européennes. Une telle « victoire » légitimerait d'après certains la poursuite par Nicolas Sarkozy et son gouvernement du démantèlement des services publics français : CNRS, INSERM, Universités, éducation nationale, Santé... C'est oublier allègrement que cette prétendue « victoire » de l'UMP aux élections au Parlement Européen a été obtenue sur seulement 38.88% de suffrages exprimés parmi les électeurs inscrits. Un record d'abstentions et de votes blancs et nuls. De surcroît, le 28% des suffrages exprimés obtenu par l'UMP s'accompagne d'une débâcle de la « gauche » prêteuse de ministres et de conseillers. Ensemble, l'UMP et le Parti Socialiste (PS) obtiennent un total de 44,35% des sufffrages exprimés, soit 17.24% des électeurs inscrits. La situation n'est guère différente dans l'ensemble de l'Union Européenne (UE). Plutôt qu'une quelconque résussite électorale, le bilan réel de l'UMP et plus globalement de la « politique unique » est un vaste rejet de cette politique par la grande majorité des Français, mais aussi des citoyens des autres pays européens.
Y aura-t-il une vie après la destruction générale des services publics et des conquêtes sociales du XX siècle ?
La majorité des Français ne semble pas le penser, à en juger par le taux d'abstentions et de votes blancs ou nuls sans précédent au élections du 7 juin : un total de 61.12%, dont 59.35% d'abstentions et 1.76% de votes blancs ou nuls (chiffres du Ministère de l'Intérieur). Des abstentions dont, vu la crise économique actuelle et ses lourdes conséquences pour les populations des pays de l'UE, le sens dépasse de loin celui de la simple « sanction » de tel ou tel parti politique.
Sur 44 282 679 électeurs inscrits, 26 282 225 ne se sont pas déplacés au bureau de vote et 781 480 ont déposé des bulletins blancs ou déclarés nuls. Les listes de la majorité ont obtenu 4 798 921 voix, et celles du Parti Socialiste, 2 837 674.
Un total UMP + PS de 7 636 595 voix, soit 17.24% des électeurs inscrits comme indiqué plus haut. De quelle représentativité peuvent-ils se targuer ? Le résultat du 7 juin acte en réalité deux décennies de politique imposée aux populations par des mesures de plus en plus autoritaires avec des « explications » et des promesses de plus en plus démagogiques.
Il s'agit en réalité d'un résultat globalement désastreux pour les deux partis qui depuis les années 1980 ont pour l'essentiel conduit la politique française. Et qui ont en particulier mis en place la politique de l'Etat en direction de l'Union Européenne (UE) et de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), jusqu'à la mise en application de l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) de l'OMC qui se trouve à l'orgine de l'actuel massacre des services publics. Plus le processus de Bologne (1998-99), la stratégie de Lisbonne (mars 2000, la LOLF (août 2001)...
Par cette abstention massive, la France n'a d'ailleurs fait que suivre la tendance générale de la plupart des pays membres de l'Union Européenne. El País rappelle la décroissance progressive du taux de participation global aux élections européennes depuis 1984 (58,98% en 1984, 42,94% en 2009). Le même journal montre que l'abstention en Catalogne a été encore plus élevée qu'en France : 61.87% dans la province de Barcelona, 65.86% dans celle de Girona, 63.64% dans celle de Tarragona et 63.80% dans celle de Lleida.
Précisément, la Catalogne a connu dans la période récente un mouvement dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement supérieur, encore plus puissant qu'en France. Voir nos articles du 22 mars et du 22 avril. L'abstention à ces dernières élections européennes n'a donc pas été un signe d'indifférence politique, mais bien de rejet des « ménus » proposés.
Dans l'ensemble de l'Union Européenne, les citoyens ne veulent pas de la « politique unique » qui leur est imposée depuis deux décennies avec des « alternances » de pure façade et le discours récurrent « de toute façon, les réformes il faudra les faire ».
C'est sans le moindre fondement que le 9 juin, El País et bien d'autres médias influents des pays membres de l'UE parlent d'une « nouvelle étape dans la construction européenne ». Sauf à vouloir imposer coûte que coûte la politique du Traité de Lisbonne. Car le vote de dimanche dernier a marqué un rejet général de cette « construction » par les citoyens des Etats qui forment l'UE. Un désaveu basé sur une longue et douloureuse expérience, que les européens ne sont pas prêts d'oublier.
Doit-on s'étonner de ce rejet des tromperies politiciennes par la grande majorité des citoyens, alors que les pays de l'Union Européenne se trouvent confrontés à une crise économique sans précédent causée par les mêmes qui nous inondent de discours depuis plus de trois décennies ?
La prétendue « victoire » de l'UMP et de Nicolas Sarkozy est une véritable débâcle, insusceptible de confèrer la moindre « légitimité » a leur offensive de démantèlement des services publics. Ce constat nous semble s'imposer tout particulièrement à un moment où les passages en force gouvernementaux se généralisent. C'est ainsi, par exemple, qu'un contrat d'objectifs sans budget risque d'être adopté à la séance du Conseil d'Administration du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) du 25 juin et qu'un décret à ce jour inconnu portant sur son organisation et son fonctionnement pourrait être présenté à la réunion de son Comité Technique Paritaire du 18 juin. La situation est tout aussi critique dans les autres établissements publics de recherche, dans l'enseignement supérieur, dans l'éducation, dans la Santé et dans l'ensemble des services publics français.
Après la discrédit mortel des « alternances » politiciennes, la seule vie peut venir du mouvement populaire. Lui seul peut ouvrir la voie d'un réel avenir.
Raison de plus pour ne pas se laisser berner par les médias qui crient à la « victoire » de Nicolas Sarkozy et de l'UMP.
Voir aussi nos articles :
Union Européenne et privatisation de l’éducation (I)
Union Européenne et privatisation de l'éducation (II)
A quoi sert le Parlement Européen ? (I)
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