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Congo / Bemba refuse toujours d’accepter le résultat des élections

Congo / Bemba refuse toujours d’accepter le résultat des élections

Jean-Pierre Bemba, pour l’instant grand perdant des élections présidentielles congolaises, maintient en plein sa stratégie de la tension. Il n’a toujours pas reconnu le résultat du premier tour qui s’est tenu le 30 juillet. Ce résultat a pourtant été révélé voici une quinzaine de jours. Bemba mène une campagne peu reluisante destinée à  se muer de perdant en vainqueur et à  discréditer autant que faire se peut son grand rival, Joseph Kabila. - Traduction de l'article du 3 septembre.

Les élections du 30 juillet au Congo se sont en général déroulées dans le calme. L’incident le plus grave avant le 30 juillet s’est produit le 27, lorsque, à  Kinshasa, un meeting du vice-président Bemba a dégénéré et que sa milice a tué trois policiers. Mais ensuite, il n’y a pas eu d’affrontements graves entre les camps rivaux, comme de nombreuses personnes le craignaient. Jusqu’au 20 août, du moins. C’est alors qu’ont éclaté à  Kinshasa des échanges de coups de feu nourris. Il a fallu attendre deux jours pour voir le calme revenir. Au total, 23 personnes auraient été tuées, dont 12 policiers.

À propos de la chronologie des événements et des circonstances des principaux épisodes, c’est la confusion. Ainsi, des mensonges peuvent circuler facilement et s’enraciner dans l’opinion publique. Jusqu’à  présent, les médias, à  quelques exceptions près, se sont peu empressés de faire valoir la vérité mais se sont bien souvent contentés d’encore gonfler les mensonges.

Ainsi, il y aurait beaucoup à  dire à  propos de la fusillade qui a éclaté le lundi 21 août autour de la résidence de Bemba, dans le centre de Kinshasa. «Â Les militaires de Bemba ont déclenché la violence » en ouvrant le feu sans raison sur des voitures de police, transmet De Standaard le 26 août. Le hasard (?) veut qu’à  peu près au même moment, Bemba ait reçu la visite de tous les ambassadeurs du CIAT. Le CIAT n’est autre que le comité dirigé par l’Occident et chargé d’accompagner la transition du Congo d’un régime de guerre à  des institutions élues. Au cours des heures qui ont suivi, la résidence de Bemba s’est retrouvée sous le feu de la garde présidentielle du président en fonction, Joseph Kabila. Une source des Nations unies n’exclut pas – toujours selon De Standaard – que cette fusillade ait d’abord été déclenchée par une première provocation de Kabila et que la garde présidentielle n’aurait pas été au courant de la présence des ambassadeurs du CIAT chez Bemba. Certaines sources voient là  un signe de force de la part de Kabila – dont on dit souvent qu’il est un personnage sans relief – que d’avoir fait montrer les dents à  sa garde. Mais le clan Bemba dénature complètement les faits. Il a savamment profité du manque de clarté de ces événements pour discréditer Kabila aux yeux des ambassadeurs occidentaux. Quant à  savoir si cela a marché, c’est une autre question. Dans une interview accordée le 2 septembre aux médias congolais, Aldo Ajello, l’envoyé de l’UE dit toutefois de Bemba qu’il «Â s’est cru agressé ».

Déclencher une émeute

À propos du début des incidents, le dimanche 20 août, un rapport a été rédigé par le général Kisempia, chef d’état-major de l’armée congolaise. D’après ce rapport, les premiers incidents datent de dimanche après-midi vers 14 ou 15 heures. En plein cÅ“ur de Kinshasa, des éléments de la milice du MLC du vice-président Jean-Pierre Bemba rossent quelques agents de police et occupent également des locaux cde la police. Vers 18 heures, ce sont les premiers coups de feu entre des militaires du MLC, d’une part, et des éclaireurs de l’armée congolaise et des blindés de la Monuc, la force de paix des Nations unies, d’autre part.

Selon Kisempia, ce n’est qu’après que les militaires de la garde présidentielle (la GSSP du président Kabila) entreront en action et iront protéger le quartier général de la Commission électorale indépendante. Auparavant, en effet, la CEI a souvent été attaquée (verbalement) par Bemba et ses alliés.

Ce même dimanche 20 août, deux chaînes de télévision, propriétés de Jean-Pierre Bemba, émettent à  nouveau des messages extrêmement provocateurs, invitant cette fois la population de Kinshasa à  attaquer les véhicules blindés de la force européenne, l’Eufor, et de la force de paix de l’ONU, la Monuc. Le ministre de l’Information, Mova, fait fermer les chaînes de TV également – comme il le dira par la suite – parce que des membres de l’UDPS (le parti de l’ancien Premier ministre Étienne Tshisekedi, un allié de Bemba) y ont lancé des «Â appels à  une guerre civile ». Mais, le lendemain, le lundi 21 août, CCTV et CanalKin, manifestement, émettent de nouveau et attaquent cette fois l’abbé Malu Malu, de la CEI, en lançant cette fois un appel «Â à  l’égorger » (info en provenance de :
http://www.deboutcongolais.info/actualite5/art_329.htm ).

Le résultat n’est pas reconnu

Le 20 août encore, les résultats des élections présidentielles du 30 juillet sont dévoilés. La proclamation est prévue pour 20 heures. Mais, en raison de la grande insécurité qui règne autour du bâtiment de la CEI, elle ne vient qu’aux alentours de 23 heures. Les résultats sont les suivants : le président en exercice Joseph Kabila obtient 7.590.485 voix (44,81 %) ; l’ancien rebelle et vice-président Jean-Pierre Bemba obtient 3.392.592 voix (20,03%). Surprenant troisième : Antoine Gizenga, un ancien partisan de l’ancien Premier ministre du Congo Lumumba, avec 2.211.290 voix (13,06 %). Aucun des candidats n’obtient la majorité absolue. Les deux premiers, Kabila et Bemba, doivent donc s’affronter au cours d’un second tour afin de décider qui deviendra le nouveau président (élu) du Congo. Ce second tour aura lieu le 29 octobre.

Ensuite, le président Kabila remercie les électeurs qui lui ont permis de sortir en tête des élections et il invite la population à  demeurer sereine et calme jusqu’à  ce que les résultats définitifs soient connus (donc également ceux des élections parlementaires qui se sont également tenues le 30 juillet). Il déclare également vouloir poursuivre le processus électoral jusqu’au bout.

L’attitude de Jean-Pierre Bemba est différente : il se tait. Il ne reconnaît ni ne rejette les résultats. Il n’adresse pas de protestations officielles à  la plus haute cour de justice. Cinq autres candidats à  la présidence le font, toutefois. Bemba n’a pas davantage reconnu les résultats. Cela impliquerait qu’il se déclare prêt à  aller au second tour.

Un maître manipulateur

Au lieu de cela, en compagnie de ses dirigeants de campagne, Bemba recourt à  la stratégie de la tension. Bemba, le chef incontesté du MLC, n’agit pas seul. L’araignée dans la toile Bemba n’est autre qu’Honoré Ngbanda, le «Â maître manipulateur » qui, des années durant, fut le principal conseiller du dictateur congolais Mobutu en matière de sécurité intérieure et de guerre psychologique. D’après la journaliste du Soir, Colette Braeckman, c’est lui qui tire les ficelles. Ngbanda opère à  partir de Paris. Ces derniers mois, on l’a également vu à  Bruxelles afin de «Â travailler » la diaspora congolaise. Ngbanda reconnaît qu’il est en contact avec Bemba à  Kinshasa et qu’ils ont préparé ensemble cette phase de la transition politique. «Â Depuis très longtemps, nous étions préparés à  faire face à  la situation en cours », dit-il à  propos de cette collaboration (dans une interview du 24 août). 

Actuellement, dit encore Ngbanda, Jean-Pierre Bemba ne peut courir le risque de faire des déclarations. C’est pourquoi Ngbanda le fait à  sa place. Il qualifie de «Â mascarade » le résultat des élections (plus de 44 % pour Joseph Kabila) : en réalité, Kabila n’aurait obtenu que la moitié des voix qui lui ont été attribuées.

Des slogans xénophobes

Ngbanda ne fait que ressasser tous les mensonges qui sont propagés depuis des mois par le camp anti-Kabila et qui ont caractérisé la campagne électorale de Bemba. Ces mensonges représentent un remarquable pot-pourri de populisme anti-occidental et raciste et, en même temps, de manipulation de l’opinion publique en faveur de l’Occident. La première gamme de slogans s’adresse aux sentiments xénophobes et nationalistes qui circulent parmi la population congolaise. Ainsi Bemba ne cesse-t-il de marteler que le président Kabila est rwandais, alors que ses ascendances congolaises sont prouvées. Bemba s’obstine également à  prétendre – en compagnie d’un noyau dur au sein de l’UDPS de Tshisekedi, par ailleurs – que le Congo est un pays occupé par l’Occident et que Kabila est une marionnette de ce même Occident. Ces dernières semaines est venu s’ajouter un nouvel argument : Kabila est dangereux pour l’Occident parce qu’il serait impliqué dans la contrebande d’uranium du Congo vers l’Iran. Et l’Iran, lit-on en permanence dans les médias occidentaux, est un État terroriste qui s’emploie à  construire une bombe atomique. Ngbanda laisse entendre qu’il a remis des documents sur l’affaire à  des journalistes occidentaux. Le journal Sunday Times est le premier à  publier des révélations concernant l’«Â Irangate » de Kabila. Un peu plus tard, l’hebdomadaire Trends embraie sur la même piste, même si le journaliste de Trends, Eric Bruyland, reconnaît qu’«Â il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un montage de la part d’opposants politiques de Joseph Kabila ».

Un réseau secret

Au moment des incidents des 20-22 août, Bemba lance encore quelques nouvelles rumeurs en circulations : Kabila est extrêmement frustré par les résultats électoraux, il pensait que la communauté internationale allait le faire gagner dès le premier tour et Kabila a fomenté un complot visant à  assassiner Bemba.

Mais le camp Bemba n’a pas été mis hors course, au contraire. Il prépare de nouvelles surprises. Cela aussi, on peut le déduire des déclarations de Ngbanda. «Â La communauté internationale », dit-il, «Â va aller de surprise en surprise. Ce n’est pas encore terminé ! » «Â Les étudiants, la population et les militaires » vont d’ailleurs activer un réseau («Â une organisation ») qui, pour l’instant, est toujours dans la clandestinité. De quoi ce réseau est capable, le MLC de Bemba l’a déjà  montré trois jours avant les élections du 30 juillet. Au cours d’un meeting électoral à  Kinshasa, ses militants – en compagnie de ceux de l’UDPS – ont tellement excité la foule que, par la suite, celle-ci s’est ensuite livrée à  de graves destructions. C’est alors que les hommes de Bemba ont tué plusieurs agents de police. Ce scénario, consistant à  provoquer une émeute populaire encadrée par la milice du MLC, peut se répéter.

Des médias partiaux

Les médias occidentaux, et surtout ceux qui s’étaient déjà  montrés partiaux à  l’égard de Joseph Kabila, se laissent facilement entraîner par la propagande de Bemba.

Ainsi, le 30 août, Marie-France Cros, de La Libre Belgique, reprend la thèse de Bemba prétendant que, le soir du 20 août, la garde présidentielle de Kabila a cerné le bâtiment de la CEI afin d’empêcher l’annonce des résultats. Cros prétend avoir glané cette information elle-même ! L’agence de presse française AFP reprend sans plus chez le porte-parole de Bemba l’accusation prétendant que Kabila voulait s’en prendre à  la vie du vice-président. De son côté, le journaliste de Knack, Dirk Draulans, préfère rester dans le flou, cette fois. Début août, Draulans s’en était pris violemment à  Joseph Kabila, qu’il avait traité de «Â prince Philippe du Congo », un homme qui se tait «Â parce qu’il a la tête vide ». Mais, après le 22 août, Draulans écrit que la chronologie des faits n’est pas claire, pas plus que n’est évidente la responsabilité des adversaires. En tant que «Â seigneurs de guerre », Draulans les met toutefois sur un pied d’égalité mais, cette fois, il ne prend parti pour personne.

En général, Bemba bénéficie de l’avantage du doute. Cela signifie que sa propagande exerce également une influence sur les médias occidentaux. D’ailleurs, chez ceux-ci, personne n’établit de relation entre ses interventions actuelles et son passé. Il est pourtant bien connu que Bemba a été condamné pour trafic d’humains, qu’il entretient d’étroites relations avec la mafia mobutiste et qu’il est en outre poursuivi pour crimes de guerre !

ANALYSE CREUSE ET PARTIALE

CETTE ANALYSE CREUSE ET PARTIALE DU CONTEXTE ELECTORAL DU CONGO APPELLE DE NOTRE PART TROIS OBSERVATIONS :
1.LA POPULATION CONGOLAISE A TOUJOURS FAIT PREUVE DE MATURITE POLITIQUE DANS LE JUGEMENT DE SES DIRIGEANTS. COMMENT PEUT-ON EXPLIQUER QUE CETTE MEME POPULATION QUI A APPLAUDI LA CHUTE DE MOBUTU ET QUI A ACCUEILLI KABILA PERE EN LIBERATEUR SE RETOURNE AINSI FERMEMENT CONTRE "SON FILS" QUI AURAIT POURTANT LE MERITE D'AVOIR REALISE PLUS ? LA REPONSE NE RELEVE QUE DU SIMPLE BON SENS. C'EST LE REJET PAR LA POPULATION D'UN DIRIGEANT PLEBISCITE SANS EFFORT PERSONNEL ET DONT LES ORIGINES RESTENT TRES NEBULEUSES.

2.QUAND ON EVOQUE LE SLOGAN D'ELECTIONS LIBRES, DEMOCRATIQUES ET TRANSPARENTES, ON FAIT AINSI ALLUSION A UN MINIMUM RESPECTABLE DE TOLERANCE. NOUS AVONS ASSISTE A UNE CAMPAGNE ELECTORALE OU LES MOYENS DE L'ETAT TELLES QUE LA RADIO ET LA TELEVISION D'ETAT ONT ETE MISES A CONTRIBUTION PAR LE CAMP DE KABILA, CREANT DAVANTAGE AU SEIN DE LA POPULATION UN SENTIMENT DE DEGOUT ET DE REJET.

3.ON NE PEUT PAS PRETENDRE ORGANISER LES ELECTIONS ET DETERMINER AU PREALABLE SA PREFERENCE. C'EST CE QU'A ETE L'ATTITUDE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE VIS-A-VIS DES ELECTIONS. D'OU LE DEPIT DE LA POPULATION EN GENERAL.