Frank Jacobs19 juni 2007 – 13:55

14 personnes d’Euroclean sont chargées du nettoyage chez Cytec. Mais aujourd’hui, Cytec a annoncé un nouvel appel d’offres et le contrat pour ce chantier va être renégocié. A partir du 1er septembre, d’autres conditions seront d’application. Les temps de travail seront susceptibles d’être complètement modifiés. Le chantier risque même d’être attribué à une autre société de nettoyage.

Dans la CCT pour le secteur du nettoyage, une règle claire existe pour ce genre de situations. Si une société reprend un chantier d’une autre entreprise du nettoyage, elle doit également reprendre les travailleurs de cette autre société pour une période d’au moins six mois. Pour les 14 travailleurs occupés par Euroclean qui travaillent chez Cytec, cela veut très concrètement dire qu’ils ont une sécurité d’emploi jusque fin février 2008. Que le chantier soit maintenu par Euroclean ou qu’il soit attribué à une autre société, après le 1er septembre, ils conservent durant 6 mois leurs heures contractuelles, à moins qu’il n’en soit convenu autrement.

Mais que font les directeurs d’Euroclean? Ils donnent immédiatement leur préavis aux 14 travailleurs. De cette manière, ils ont les mains libres pour le 1er septembre. S’ils gardent le chantier chez Cytec, ils pourront réengager à nouveau les travailleurs licenciés, mais bien à d’autres conditions. Et ne vous faites pas d’illusions, ce seront certainement des conditions moins bonnes.

Vous imaginez la situation ? Si le contrat d’entretien est attribué à une autre société, ces 14 travailleurs gardent leur sécurité d’emploi et leurs conditions actuelles de travail jusqu’en février 2008. Mais si le contrat reste chez Euroclean, leur propre société, ils perdent toute sécurité d’emploi.

Il va de soi que les syndicats ont exigé le retrait des préavis. Les 14 travailleurs d’Euroclean doivent garder leurs heures contractuelles, au moins jusque fin février 2008. Cette revendication n’était pas uniquement le fait des gens d’Euroclean. Chez Cytec aussi, les travailleurs n’ont pas accepté cette manière d’agir. Ils ont soutenu l’équipe de nettoyage qui est partie en grève spontanée. L’affaire a été suivie par le bureau de conciliation du secteur du nettoyage. La direction d’Euroclean a été sévèrement jugée : elle provoque de la concurrence déloyale, elle ne respecte pas la CCT et elle ne demande pas l’avis du conseil d’entreprise. Suite à ce jugement, l’employeur a annulé les licenciements. Les 14 travailleurs d’Euroclean et le personnel de Cytec ont fait preuve d’une belle solidarité et ne se sont pas laissés faire.