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Le CNCD à Esperanzah : « L’idée de souveraineté alimentaire est politique »

Le CNCD à Esperanzah : « L’idée de souveraineté alimentaire est politique »

Le festival Esperanzah de ces 3, 4, 5 et 6 août a adopté une thématique d’une actualité brûlante : la souveraineté alimentaire. Le slogan du festival le mettait clairement en évidence : « Nourrir la planète n’a pas de prix ». Il n’est donc pas surprenant que le CNCD (Centre National de la Coopération au Développement) ait été présent.

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Dès le 3 août, il a annoncé le lancement de la campagne 11.11.11., qui cette année sera centrée sur le thème de la souveraineté alimentaire. Il coordonne aussi la Plate-forme de la Souveraineté Alimentaire (PFSA), qui rassemble les organisations agricoles et paysannes, les organisations de solidarité internationale, les organisations d’environnement et les organisations de consommateurs plaidant pour cette souveraineté, seule base pour durablement « nourrir la planète ». Interview avec Stéphane Desgain (CNCD et coordinateur de la PFSA) et Alexandre Seron (coordinateur de recherche au CNCD).

Quel est le sens de la présence du CNCD à Esperanzah?

Stéphane Desgain : « Le sens est très fort car le festival a la thématique de 11.11.11. : la souveraineté alimentaire. Nous essayons de travailler dans le cadre de la Plate-forme de la Souveraineté Alimentaire avec un public plus large que nos membres, avec une diversité d’associations de producteurs, d’agriculteurs, de consommateurs, … Or ici à Esperanzah on retrouve cette diversité d’associations autour du même thème : la souveraineté alimentaire ».

Pourriez-vous définir ce qu’est la souveraineté alimentaire ?

S.D. : « C’est le droit des peuples et des pays de décider de leur modèle agricole, des politiques agricoles et alimentaires qui leur conviennent. Ce droit peut être défini au Nord comme au Sud. C’est bien entendu le contraire du libre marché. Cette souveraineté alimentaire est une base de la souveraineté en général, elle-même base de la démocratie ».

Le CNCD a choisi quatre angles d’approche, pour souligner le caractère multidimensionnel de la souveraineté. Pouvez-vous les décrire ?

S.D. : « Dans une société, il y a plusieurs grands acteurs : ceux qui produisent, ceux qui consomment, ceux qui s’occupent des relations internationales. Et tous ces acteurs, qui font déjà beaucoup, réclament la souveraineté alimentaire. Nous avons donc choisi de structurer les enjeux en quatre pôles.

« Le premier concerne les consommateurs. Ils ont quelque chose à gagner dans la souveraineté alimentaire. Si l’on va vers le modèle que nous critiquons, il y aura moins de choix pour eux. En plus, en tant que consommateur, on peut soutenir un modèle plutôt qu’un autre. Bien sûr, la consommation ne résout pas tous les problèmes, mais c’est un outil. Il faut le mêler à des revendications politiques. Car l’idée de souveraineté alimentaire est politique.

« Le deuxième concerne les agriculteurs. Là nous revendiquons le droit des agriculteurs de décider des politiques agricoles. Les meilleures politiques en la matière sont celles qui favorisent l’agriculture familiale. C’est cette agriculture que certains dirigeants ont voulu promouvoir. Thomas Sankara disait : ‘on ne va pas mendier, on a les moyens de se nourrir et l’impérialisme commence avec les grains de riz que l’on a dans notre assiette’. Un tel modèle agricole est dans l’intérêt de tout le monde car il préserve l’environnement et il préserve aussi la diversité, ce qui est dans l’intérêt du consommateur.

« Le troisième concerne l’environnement. La façon dont on consomme et dont on mène des politiques agricoles a des répercussions sur l’environnement. Là, on retrouve des questions comme l’eau, les paysages et les peuples indigènes. Illustrons cela. Un pays doit pratiquer une agriculture destinée à l’exportation pour payer sa dette. Il pompe alors dans les nappes phréatiques, il saccage des paysages, pollue des rivières et expulse des populations.

Le problème se pose particulièrement si on prend l’exemple du pétrole et des biocarburants. Maintenant qu’on a compris que le pétrole est une ressource rare, on berce les populations des pays riches avec l’illusion que les biocarburants – en fait les agrocarburants, car ils ne sont pas bios du tout – sont la panacée, qui va résoudre tous les problèmes sans remettre en cause notre mode de consommation. Or nous, nous pensons que ‘Manger ou conduire, il va falloir choisir’. Se lancer dans les agrocarburants impliquera en effet réquisitionner d’énormes surfaces pour installer des exploitations industrielles qui fabriqueront de l’huile de palme. Le Brésil risque de mobiliser 40 % de ses terres cultivables pour la fabrication d’agrocarburants, alors que 40 millions de gens ont faim au Brésil. Pourtant, il a signé des accords en ce sens avec les USA. L’Indonésie se dirige aussi dans cette direction et expulse des populations.

« Le quatrième, qui porte le titre ‘Qui mange qui ?’, est axé sur les enjeux internationaux. Il y a la dette et le rôle des multinationales. Concernant la dette, nous avons déjà dit plus haut que des pays devant rembourser leur dette se trouvent obligés de pratiquer une agriculture tournée vers l’exportation. Concernant les multinationales, quand on est un gros capitaliste qui a des moyens financiers, on peut acheter les petites exploitations des petits paysans, qui les vendent souvent pour des raisons diverses et qui partent pour les villes où ils grossissent les bidonvilles. En plus, les multinationales achètent les matières à bas prix aux agriculteurs d’ici comme à ceux du Sud. La souveraineté alimentaire consiste aussi à se défendre contre ce jeu du marché qui favorise le pouvoir des multinationales ».

Pourriez-vous expliquer ce qu’implique concrètement les APE (Accords de Partenariat Economique) entre l’Union Européenne et les pays ACP (Asie, Caraïbes et Pacifique) ?

Alexandre Seron : « La première chose à savoir est que ce sont des accords qui doivent entrer en vigueur en 2008, selon le timing prévu. A partir de là, le régime économique des relations entre Europe et pays ACP aura changé. Jusqu’à présent, les relations entre l’Europe et les pays ACP étaient préférentielles et elles permettaient à ces pays d’avoir un accès privilégié au marché européen. Il avait des droits douanes très peu élevés et pas de quotas. De plus, il n’y avait pas de réciprocité. Les pays ACP pouvait exporter leurs produits sans devoir importer des produits européens. Ce système n’était pas idéal, mais il présentait des avantages pour les pays ACP. Or il est remis en question.

« Il y a un paquet tapé sur la table par la Commission, concernant les marchandises, les services, la propriété intellectuelle, mais aussi les mouvements de population et les migrations semble-t-il. Les négociations ne se font plus avec un bloc ACP de 79 pays, mais avec six régions. On connaît l’adage ‘diviser pour mieux régner’. L’Union Européenne doit revoir les accords de Lomé et de Cotonou pour être en conformité avec la nouvelle législation internationale, émanant de l’OMC ».

Y a-t-il des différences en fonction du fait que les pays en question appartiennent à la zone Afrique, à celle des Caraïbes ou à celle du Pacifique ?

A.S. : « Les pays de la zone des Caraïbes et du Pacifique ont une plus grande capacité de négocier vis-à-vis de l’Union que les pays d’Afrique. Ils ne sont pas à plat ventre devant les revendications de l’UE, qui sont à l’avantage de celle-ci. Ces deux régions mettent donc sur la table ce qui les intéresse. Concernant les pays de la zone du Pacifique par exemple, ils voient un intérêt à augmenter la mobilité des travailleurs. Ils peuvent donc amener l’Union Européenne à prendre en compte cette revendication » .

Et l’Afrique ?

A.S. : « L’Afrique a beaucoup moins cette possibilité de mettre sur la table des revendications conformes à ses intérêts. Quels sont-ils ? Accroître sa souveraineté politique pour protéger son secteur agricole et déterminer sa politique en la matière, pour atteindre donc la souveraineté alimentaire. Si ces APE sont signés, ils se retrouveront dans des zones d’intégration régionale, où les droits de douane seront supprimés. Ce qui veut dire que les Etats se retrouveront avec encore moins de ressources financières. En outre, cette intégration est artificielle. Voyons l’Europe. Cinquante ans ont été nécessaires pour obtenir une intégration relative au plan économique. Or eux sont sommés de l’extérieur de s’intégrer dans l’espace de cinq ans !

« Les Etats en construction, comme la République Démocratique du Congo, n’ont pas la possibilité de déterminer des revendications sur base de leurs intérêts car ils n’ont pas pris conscience des enjeux agricoles. Ils sont distancés dans les négociations. Ils hypothèquent leur avenir en signant des APE qui vont porter atteinte à leur souveraineté alimentaire. Ils vont donc se retrouver avec une souveraineté politique limitée ».

Pourriez-vous parler d’un cas plus spécifique ?

A.S. : « Je reviens de Kinshasa. La République Démocratique du Congo est un cas particulier. Elle sort d’une phase difficile, où elle n’existait pas en tant qu’Etat d’un point de vue interne, mais aussi d’un point de vue externe, si ce n’est comme ‘pays à aider’. Actuellement, dans une certaine mesure, elle se trouve comme un Etat avec certaines capacités. Elle est donc considérée dans les négociations comme un Etat comme les autres, malgré tout cela. Elle prend donc le train en marche en sortant tout juste de cette phase. Peut-on raisonnablement envisager que cet Etat soit conscient de ses intérêts et qu’il soit en mesure de les défendre ? Une anecdote symptomatique : pendant six mois, le pays a eu un ministre du Commerce fantôme. Il y avait un nom, mais ce personnage n’existait pas ! Il y a aussi des ministres qui n’ont pas de vue d’ensemble du pays, car trop enracinés dans leur région d’origine. Il y a aussi des interlocuteurs payés par l’Union Européenne et dont on peut se demander pour le compte de qui ils agissent.

« Or il y a des enjeux énormes. Lorsque l’agriculture sera libéralisée, c’est-à-dire potentiellement privatisée, des forces financières énormes arriveront sur le territoire, sans commune mesure avec le petit pouvoir politique congolais. Déjà, les éleveurs les plus importants au Congo sont belges et libanais. Mais là, on aura des grosses firmes, avec un PDG qui ne sort jamais de son bureau, quelques directeurs locaux et surtout une main-d’œuvre locale. Cela rapportera de l’argent aux grosses firmes dont les comptes sont dans des paradis fiscaux et rien à l’Etat congolais. Cela aura des répercussions énormes à moyen terme sur l’avenir du Congo, sur son évolution ».

Sites à consulter pour en savoir plus :

http://www.pfsa.be/
http://www.cncd.be/pages/index.cfm

Codex alimentarius Revelations:

Avez vous connaissance des projets de regularisation de Codex Alimentarius concernant les vitamines et produits naturel? Cette organisme du WTO met en place une loi qui rends les vitamines et herbes illegal.
UN docteur nous mets en garde;
Notre souverainete est effectivement en danger;
Merci pour nos enfants de vous informer.
http://video.google.nl/videoplay?docid=2944803407975749033