G. ALVES14 oktober 2008 – 16:10

Bruxelles - « Les combats ont commencé ce [lundi] matin à 4 heures », « Des positions des FARDC ont été attaquées par des éléments du CNDP et les affrontements se sont étendus jusqu’à Butare et Kagizo », a rapporté Celestin Cibamana, porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, sur les onde de la radio Top Congo. Ces deux localités se trouvent à environ 5 km de Tongo, la cible de cette dernière attaque du CNDP.

Les propos tenus par le porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu laissent suggérer que l’armée nationale congolaise aurait de l’ascendance sur l’ennemi : « Jusque-là Tongo est aux mains de FARDC. Les affrontements seraient au niveau de Molimbi […] sur la colline qui surplombe Tongo. »

La semaine dernière, après la chute de Rumangabo, camp militaire situé à 50 km de Goma, et le retrait des forces d’agression qui s’en était suivi, l’opinion ne s’attendait pas à voir une nouvelle incursion des hommes de Nkundabatware de si tôt.

Cette reprise des hostilités à l’est du Congo fait par ailleurs craindre le pire. Le ministre français des Affaires étrangère, Bernard Kouchner, dont le pays préside l’Union européen a déclaré lundi que la situation à l’est du Congo devenait insoutenable : « Nous redoutons qu’à nouveau des massacres massifs, effrayantes ne reprennent dans cette partie de l’Est et du Kivu ». Il importe de signaler que la guerre au Congo comptabilise à ce jour plus de 5 millions de victimes, le nombre de morts jamais atteint par un seul état depuis la seconde guerre mondiale.

Construction d’une armée républicaine

Interpellée par ce drame humanitaire la CENCO, Conférence épiscopale nationale du Congo, recommande, de son côté, au nouveau Premier ministre, M. Antoine Muzito, de faire du rétablissement de la paix dans le territoire national la priorité des priorités.

« La CENCO en appelle aux responsables de notre pays de prendre ce dossier comme la priorité des priorités, a annoncé mardi sur radio Okapi Mgr Léonard. Le Secrétaire général de la CENCO exhorte par ailleurs le Premier ministre ainsi que le futur gouvernement « de considérer cela [le rétablissement de la paix] comme une tâche urgente, notamment par la constitution d’une armée républicaine qui aura pour tâche, non pas d’aller agresser des voisins mais de protéger les frontières du pays, de protéger la population. Une armée qui sera le socle de la construction de la paix dans notre pays », a souligné le successeur de Mgr Laurent Monsengwo sur les ondes de radio Okapi.