Nathalie Bourmadis19 mei 2009 – 20:40

BOULON, comment est né le projet VOLT SELECTOR ?
Tout est parti d’un court-circuit neuronal (sic) ! En 2006, je suis passé par quelques épreuves difficiles, d’ordre privé. J’éprouvais alors le besoin de transformer les événements négatifs que je vivais, en énergie positive. Ceci en me défoulant, dans un album solo avec des morceaux Electro-Reggae-Dub instrumentaux. Et en faisant tout moi-même de A jusqu'à Z. Puis j’ai eu la chance de rencontrer DYNAMIC. Le chanteur indien de notre groupe STUDIO PAGOL, BAPI DAS BAUL, avait repéré ce rappeur lors d’un concert à COULEUR CAFE. Dans notre studio, j’ai enregistré DYNAMIC sur quelques titres pour le groupe Electro indien de BAPI. Un soir, DYNAMIC s’est pointé avec FAYAMAN et DEE-BLACKK ... J’ai eu un réel coup de foudre pour leurs voix ! FAYA avec cette voix chaude énergique et Ragga. DEE-BLACKK plus World émouvante et haut perchée. Très vite les choses se sont accéléré. Jj’enregistrais un morceau en une nuit, puis ils découvraient le morceau, écrivaient et posaient leurs voix tout aussi rapidement. Pour la majorité des morceaux, un titre était réalisé en 2 nuits. Quand il y a une magie aussi rapide et inspirée, il faut en profiter un maximum ! Bref en 6 mois on s’est retrouvé avec un projet d’album de 11 titres terminés et mixés. On ne pensait pas encore à la scène et j’espérais que l’album sorte rapidement ... Après 1 an d’attente infructueuse, je me suis dit que c’était trop con d’en rester là avec VOLT SELECTOR. Et donc, en 2007, on a commencé a travailler une formule pour le live, avec FIO (PPZ30) à la basse et THIERRY CARCAN aux drums. Tout les deux sont issus de la scène Rock underground bruxelloise. Cela a amené une solide dose d’énergie supplémentaire au projet. En avril 2008, on faisait notre véritable premier concert au MAGASIN 4 à Bruxelles. En juin on attaquait COULEUR CAFE. Le 4 décembre à l’ATELIER 210, ce sera notre septième concert.

"VOLT est devenu au fil des concerts un véritable rouleau compresseur sur scène..."

Pourquoi "VOLT SELECTOR" ?
Le "voltage selector", c’est le petit bouton derrière certains appareils électriques. Le bouton permet de passer du 110 a du 220 volts. Un "selector", c’est le DJ dans les Sound-Systems. Je suis un inconditionnel de KRAFTWERK qui veut dire "centrale électrique" en allemand. Et puis il y un coté énergie négatif-positif, décharges électriques, court-circuitage ... Dzzzzitt !

Quelle image voulez-vous donner à votre public ?
Positive Dub action ! Sortez des ghettos, qu’ils soient musicaux, culturels ou ethniques !

Récemment, vous avez été signés par une maison d’édition. Cependant vous n’avez pas encore sorti d’album. Que représente une telle signature ? Peux-tu nous en dire plus sur ce que tu en espères ?
TEAM FOR ACTION (la maison d’édition - ndr) sont des amis de longue date. Un éditeur a pour rôle de promouvoir ton travail auprès des firmes de disques et des médias, tout en s’occupant de défendre tes droits d’auteur. Moi, je suis musicien et le jour où j’aurai un deal quelconque, c’est eux qui négocieront les termes des contrats, avec notre accord bien sûr ... Je n’ai aucune envie de me transformer en businessman, eux c’est leur job. Ceci dit, le marché du disque est en telle déconfiture que même quand tu es dans le milieu, les deals sont de plus en plus difficiles.

"Je me qualifie de multi-chipoteur plutôt que musicien. Je joue un peu de tout, comme le fromage belge"

LE COUP DE POUCE DU MUSICIEN

BOULON, quel est ton parcours personnel dans la musique ?
Au départ je suis dessinateur. Pour la musique, je suis autodidacte. Quand j’ai un coup de coeur pour un instrument, j’essaye de l’acheter et de me démerder avec. Je me qualifie de multi-chipoteur plutôt que musicien. Je joue un peu de tout, comme le fromage belge : sax, mandoline électrique, synthés, accordéon, percussions, programmation, etc etc. ... Dans les années '80, j’ai démarré la musique en faisant du Rock Alternatif. En '95, j’ai fondé le groupe LARGO (World Music) avec MARC VAN EYCK. On a beaucoup tourné avec ce groupe, à l'Olympia, à Forest-National et on a fait des concerts dans une vingtaine de pays différents. On a sorti un CD - "DOUNIA" - sur COLUMBIA pour le Benelux et BMG pour la France. Après un pètage de plomb du chanteur, MARC et moi avons créé STUDIO PAGOL, un projet qui mêle Electro, Afrobeat et Asian Vibes). C’était en 2000, époque à laquelle on a aussi monté notre propre home studio. Cela nous a permis de sortir deux albums et un Best Of. Parallèlement, depuis 5 ans, je joue comme instrumentiste dans d’autres groupes que les miens : SENSES, LE RYTHME DES FOURMIS et DYNAMIC.

"Ca me fait toujours marrer les groupes qui se la pètent après 2 concerts et un article dans un fanzine. Dix ans après, la plupart sont mariés avec des moutards et ils bossent dans une banque ..."

Cela fait de nombreuses années que tu travailles comme musicien. Comment fais-tu pour t'en sortir dans le paysage belge ? Quels sont tes conseils ?
Il y a des hauts et des bas. Le boulot de musicien est un boulot où on est souvent frustré tant les choses sont lentes à venir par rapport au travail fourni. Le plus important, c’est d’être passionné et de bosser un maximum, d’être original même si parfois on est à contre courant, de garder la tête froide, se dire que rien n’est jamais acquis dans ce métier et ne pas trop penser directement au fric, quitte à avoir un job à coté.

LE COUP DE POUCE MARKETING

Le groupe existe depuis peu de temps, cependant vous avez déjà pu faire des scènes importantes. Comment cela se fait-il ?
Chaque concert est important et particulièrement les premiers. C’est en jouant qu’un groupe progresse et se doit de marquer son territoire ... C’est marrant car pas mal de personnes croient qu’on a déjà fait un tas de concerts ... On a eu la chance d’être pris en découverte à COULEUR CAFE cette année, ce qui nous a amené une certaine crédibilité et quelques plans. Depuis, on a progressé sur d’autre concerts qui sont venus soit par le web soit par les quelques contacts qu’on avait. Petit à petit il y a un buzz qui se fait autour de VOLT SELECTOR et on a vraiment la rage de jouer !

"Quand il y a une magie aussi rapide et inspirée il faut en profiter un maximum !"

Quel conseil marketing pourrais-tu donner à un groupe émergent ?
Marketing, j’en sais trop rien, je suis nul en business. Bosser, jouer, éviter les prises de tête. Faites ça par amour, pas par intérêt !! Ca me fait toujours marrer les groupes qui se la pètent après 2 concerts et un article dans un fanzine. Dix ans après, la plupart sont mariés avec des moutards et ils bossent dans une banque ... Il faut beaucoup de passion et de sacrifices pour persévérer dans la musique.

VOLT SELECTOR

Quels sont vos projets à court terme ?
On a retravaillé entièrement l’album avec l’enregistrement de la basse et des drums plus quelques nouveaux leads et 2 nouveaux morceaux. J’attaque les mix ce mois de décembre avec JEREMY TROSSAT, notre ingé son, et on sort l’album d’une manière ou d’une autre début 2009, soit en auto-prod soit avec un label, mais c’est décidé, l’album sort !!

www.myspace.com/voltselector